La Grille

-Aborder le problème des mendicités à Paris ; “faire la manche” est un acte invisibilisé, rendu tabou ; faire de cette activité un sujet artistique permet de lui redonner une visibilité.

-Montrer que faire la manche est une activité /un travail ; le mancheur n’est pas oisif ; il s’agit de rendre à cette activité sa place légitime dans la société.

-Montrer qu’en plus d’être un travail, l’acte de faire la manche, même le plus courant, et d’apparence non artistique, peut s’apparenter à un art (posture de supplication, discours dans le métro, etc.). Ainsi, notre dispositif de plateau télévisé rendra visible la théâtralité des actes de mendicité ; cette théâtralité apparaît comme la seule modalité des personnes qui font la manche d’entrer en relation avec les donateurs.

-A terme, nous aimerions montrer que si l'originalité de la performance de mancheur peut augmenter ses chances de réussite d’obtenir un don, sa performance tend plutôt au déclin du fait de la pénibilité du travail et de la précarité extrême dans laquelle vivent les mancheurs, surtout s'ils sont aussi sans domicile ; les différentes postures représentées dans la pièce (debout, assis et allongé) permettent de rendre visible ce déclin ; le mancheur debout, capable d'art peut ne plus avoir la force de produire cette activité et peut être réduit à faire la manche assis, ou allongé, dans le
pire des cas.