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DADDY, MARION SIEFERT

Les premières images plongent le spectateur dans l'univers d'une adolescente de 13 ans, Mara.

Écran de cinéma, jeu vidéo en vision subjective sur le bord de scène. 

Fascinés, on attend la suite au rythme des cascades de l'héroïne sexy du FPS fantasy.

Le deuxième tableau est tout aussi captivant  : écran fumé et apéro en famille dans le sud-est de la France qui rappelle un certain Marius de Pommerat.

Troisième tableau, pour la première fois, l'adolescente appelle en visio son partenaire de jeu, un adulte de presque 30 ans qui lui propose un jeu virtuel qui lui permettra d'être actrice, Daddy. Il est prêt à investir de l'argent pour sa passion. Elle doute mais finit par accepter, manipulée.

En réalité, ce jeu n'est autre qu'une stratégie pour des hommes de fréquenter ou d'agresser sexuellement des enfants ou des adolescentes.

Sugar daddy.

Des montagnes de sucre, de coco ou de neige se déploient sur la scène et le jeu virtuel commence, mais quelque chose ne prend pas.

Les acteurs jouent de manière impeccable et la performance de Mara, jeune comédienne de 16 ans, est remarquable. 

Pourtant, les scènes s'enchaînent de manière classique et la métaphore filée du prédateur sexuel est peu lisible ; qu'est-ce qui est réel et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

La piste exploitée ne permet pas de rendre concret les actes de violence ; Mara a-t-elle été violée oui ou non ?

Une violence uniquement symbolique prend le pas sur des actes qui devraient crever l'écran, et non tendre vers une artificialité appuyée par les décors et le texte qui peine à être poétique, malgré la beauté des chansons interprétées par les comédien.ne.s.

Nous ne retrouvons pas cette promesse du début, cette attente d'un propos nouveau et moderne.

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Laura Zerbib, Compagnie des roues libres, 24 mai 2025

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